frontispice

Le défi écologique
reconfigure-t-il les logiques de planification, l'opérationnalisation et les dynamiques spatiales de la ville productive ?

Nadia Arab
EUP-Lab’Urba, université Paris-Est-Créteil

Divya Leducq
Institut d’aménagement, d’urbanisme et de géographie de Lille, URL 4477 Territoires, Villes, Environnement & Société, Université de Lille

frontispice

Le défi écologique
reconfigure-t-il les logiques de planification, l'opérationnalisation et les dynamiques spatiales de la ville productive ?

• Sommaire du no 16•17

Nadia Arab EUP-Lab’Urba, université Paris-Est-Créteil Divya Leducq Institut d’aménagement, d’urbanisme et de géographie de Lille, URL 4477 Territoires, Villes, Environnement & Société, Université de Lille

Le défi écologique reconfigure-t-il les logiques de planification, l'opérationnalisation et les dynamiques spatiales de la ville productive ?, Riurba no 16•17, juillet 2024.
URL : https://www.riurba.review/article/16-productive/editorial-16/
Article publié le 15 juin 2025

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Nadia Arab, Divya Leducq
Article publié le 15 juin 2025
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Ce numéro 16-17 de la RIURBA fait suite à l’appel à articles intitulé « La ville productive à l’heure de la transition écologique : enjeux et débats pour l’aménagement et l’urbanisme » et s’inscrit dans le champ des réflexions scientifiques sur les activités productives. Il fait écho aux préoccupations politiques et pratiques qui en font un objet de politiques publiques, et interroge, au prisme de la transition socioécologique, leurs conditions d’implantation, d’intégration territoriale et urbaine, de fonctionnement, leurs effets sur la revitalisation des territoires et, plus largement, leur relation à l’aménagement spatial, en zones denses, dans les villes petites et moyennes, dans les espaces peu urbanisés. La lecture transversale des 11 articles rassemblés dans ce numéro, ainsi que du témoignage conjoint de l’aménageur MAB SPL et de l’agence de conception ACLAA, conduit à dégager quatre éléments d’analyse. Le premier porte sur les catégories d’activités productives et de ville productive. Le deuxième élément d’analyse concerne la façon dont la ville productive réinterroge la géographie économique. Les troisième et quatrième éléments abordent les conditions d’existence de la ville productive, d’abord sous l’angle des instruments de sa concrétisation puis sous l’angle de la tension structurelle qu’elle entretient avec les conditions environnementales de son déploiement.

Les activités productives :
une catégorie d’action publique difficile à cerner

La notion « d’activités productives » qui est en jeu dans les politiques publiques s’éloigne de celle « d’économie productive » (ou de sphère productive), telle qu’elle a été catégorisée en France par l’INSEE qui, d’une part, l’oppose à une économie présentielle et, d’autre part, efface la dichotomie entre activités manufacturières et activités tertiaires, tandis que la ville productive met l’accent sur les activités industrielles, manufacturières et artisanales, et s’avère difficile à saisir au moyen de la nomenclature de l’INSEE (Arab, Crague, Miot, 2023[1]Arab N, Crague G, Miot Y. (2023). Vers un nouvel agir métropolitain, Paris, Presses des Ponts. ; Liefooghe, 2023[2]Liefooghe C. (2023). Lille, Bruxelles, villes productives. Expériences croisées. Qu’entendent les acteurs institutionnels par « activités productives » ? Atelier 1, PUCA, 52 p.). C’est de ces activités-là qu’il était question dans l’appel à articles du numéro spécial. Les activités productives abordées par les 11 articles du numéro recouvrent, de fait, un spectre très large, allant de l’industrie lourde à l’agriculture urbaine. De ce point de vue, les articles ne questionnent guère la catégorie même d’activités productives. Ils acceptent son indétermination conceptuelle et se fondent sur des observations empiriques. Seul l’article de Crague propose de s’atteler à une théorisation en inscrivant sa réflexion dans le champ de l’économie et du développement économique. Il élabore une redéfinition de l’économie productive à travers la notion d’activités « productives-résidentielles », qu’il distingue comme un segment économique singulier et appelant à un mode d’intervention économique urbaine spécifique qui « peut s’appuyer sur l’institutionnalisation en cours de la transition écologique ». Parmi les autres articles, plusieurs convergent d’abord en se focalisant sur les activités industrielles et manufacturières, caractérisées par la production de biens matériels, souvent génératrices de nuisances (sonores, olfactives, écologiques par la pollution de l’air, des sols et de l’eau), historiquement reléguées en périphérie. Ferchaud et Idt montrent qu’il y a eu une absence de politique publique pour leur maintien en centre-ville à partir des cas de Rennes et de Bordeaux. Scutari explore les conflits liés à la cohabitation d’une fonderie avec l’environnement urbain à Lille. Lejoux et Linossier mettent en évidence l’émergence du « modèle fabricant » qui vise à réintégrer ces activités productives liées à l’industrie faiblement polluante dans les centres. Les articles de Gippet, et de Arab et Paul évoquent le cas des industries lourdes localisées dans les zones d’activités monofonctionnelles, telles que les zones d’activités productives (ZAP) ou zone d’activités économiques (ZAE) des agglomérations de Lyon et de Marseille.

Ensuite, les activités productives recouvrent l’artisanat, la maintenance et la réparation, définies comme l’ensemble des travaux manuels ou techniques de petite échelle, souvent de proximité, et liés au « care of things ». Selon Crague, il s’agit de la valorisation d’une économie de la fabrication apportant réparation et soin des objets, et qui est à proximité des usagers et habitants dans la ville.

Deux articles montrent que les activités productives peuvent être intriquées à l’agriculture urbaine et la production alimentaire. Pour Chambelland et al., et pour Kasdi et Souami, il s’agit de la production végétale ou animale insérée dans l’environnement urbain pour répondre à des enjeux de transition écologique et d’alimentation locale. L’intégration des fermes et jardins productifs dans les projets d’aménagement urbain répond à cette définition.

Enfin, les activités productives à but non lucratif, ou à forte dimension sociale et environnementale, liées aux activités de l’économie sociale et solidaire (ESS) sont une autre part des activités productives explorées dans ce numéro. Ainsi, Cottet s’intéresse à différentes activités relevant des ressourceries, des plateformes de réemploi, de la logistique du dernier kilomètre et de la transformation alimentaire.

Ces activités productives sont définies à la fois par leur fonction économique, leur ancrage territorial, leur impact écologique et leur rôle social. Chaque article vient questionner cette diversité d’activités productives au prisme des enjeux immobiliers, fonciers et urbains liés à l’accueil de ces activités en ville. L’aménageur MAB SPL et l’agence ACLAA, avec laquelle cette société publique locale d’aménagement collabore, témoignent de la prégnance de ces interrogations pour leur action, tout en apportant un regard complémentaire. En effet, en privilégiant la sémantique de la « ville productive », ils ne limitent pas leur réflexion au champ des activités productives, mais interrogent comme faire « ville » productive. Ce faisant, ils braquent aussi le projecteur sur les enjeux d’inclusion, d’échanges et de mixité que les activités productives peuvent contribuer à construire ou maintenir.

Vers une nouvelle géographie économique
ou quand la multilocalisation des activités productives
réinterroge le tissu urbain

Plusieurs articles du numéro font ressortir que les activités productives, et cela quelle que soit la diversité de leur acception, suivent de nouvelles géographies à petite et grande échelle, qu’elles réinterrogent les espaces occupés, les logiques spatiales centre-périphéries, et qu’elles mettent en tension les espaces au regard des enjeux de transitions.  

À l’échelle du grand territoire et de l’agglomération, les auteurs mettent en évidence comment l’attention portée aux enjeux écologiques et environnementaux conduit à revisiter la façon d’aborder les espaces d’ores et déjà réservés aux activités économiques. Arab et Paul révèlent ainsi que le nouveau PLU révise significativement le zonage du site industrialo-portuaire de Fos-sur-Mer, en créant une zone inédite de préservation écologique de 1 300 ha, dont les espaces, auparavant entièrement ouverts à l’urbanisation économique, sont désormais protégés, en raison de la reconnaissance de la présence d’espèces et d’habitats sensibles. À Bordeaux, Chambelland, D’Andréa et Tozzi montrent comment le site dit du Canon – une réserve foncière stratégique de 11 hectares –, initialement à vocation économique, a d’abord fait l’objet d’un projet d’extension de zone d’activités économiques dans la continuité de son usage antérieur avant d’être réorienté vers un projet agricole considéré comme une réponse aux objectifs de transition écologique et finalement lui-même questionné pour ces mêmes motifs.

À la méso-échelle, les contributions témoignent d’un retournement possible des zones autrefois monofonctionnelles et dédiées aux activités économiques. Ainsi, le zonage évolue, et les franges périphériques et le périurbain semblent particulièrement marqués par ces mutations. Gippet analyse les enjeux actuels des zones d’activités productives (ZAP) situées dans les périphéries urbaines françaises. Ces zones, historiquement monofonctionnelles et souvent perçues comme génératrices de nuisances, font face aujourd’hui à des attentes de diversification fonctionnelle, en ligne avec les impératifs de transition écologique et de zéro artificialisation nette (ZAN). L’article examine les possibilités de requalification de ces ZAP, en s’appuyant sur trois sites de l’Est lyonnais. Les ZAP sont concernées par de récentes lois (Notre, Climat et Résilience, Industrie Verte) visant à réindustrialiser et à requalifier ces espaces, tout en limitant l’étalement urbain. Le besoin de rationaliser l’usage de ces zones pousse les collectivités à revoir leur rôle économique et spatial. Face à la raréfaction du foncier, les ZAP accueillent de plus en plus des services et des équipements, tels que des salles de sport, restaurants ou bureaux, permettant de combler des déficits d’infrastructures périurbaines et de rendre ces zones plus attractives pour les travailleurs et résidents. Ferchaud et Idt analysent les trajectoires économiques et industrielles de Bordeaux et Rennes. Ils montrent une tendance à la dispersion des activités productives vers les périphéries, en raison de la pression foncière et du manque de politique structurante. Bien que ces deux villes aient des secteurs industriels significatifs (agroalimentaire, aéronautique à Bordeaux ; automobile et électronique à Rennes), leurs centres se voient de plus en plus désertés par ces activités, qui migrent vers des zones éloignées, souvent en raison d’un manque d’espaces adaptés au centre-ville. 

À l’échelle infra-urbaine, les auteurs tendent à signaler l’importance d’un mitage des activités productives avec d’autres fonctions urbaines, essentielles au respect des impératifs écologiques. L’acupuncture urbaine et les micro-interventions ou micro-opérations urbaines se révèlent alors nécessaires. Duarte et Duvillard examinent sur les territoires de Boucle Nord de Seine et Valence Romans Agglo, comment la production de locaux industriels s’adapte à la demande de réindustrialisation et aux exigences de la transition écologique en Île-de-France et dans la Drôme. Les autrices font le constat que, dans un contexte de raréfaction des espaces disponibles, les collectivités locales s’efforcent de maintenir et développer des activités productives, tout en respectant des objectifs écologiques, notamment le ZAN. La raréfaction étant fortement corrélée à la nécessité de réduction des mobilités, les acteurs tendent à privilégier le rapprochement des lieux de vie et des lieux d’emplois. Également, sur le territoire du Grand Orly Seine Bièvre, dans le Grand Paris, Crague décrit une économie qui dépasse les activités d’entrepreneuriat traditionnelles, introduisant une forme de politique économique qu’il qualifie de care of things. Les autorités locales ont mis en place des initiatives pour intégrer l’économie productive au territoire, par exemple, en facilitant l’insertion urbaine de nouvelles industries, et en encourageant la cohabitation des fonctions urbaines et productives. Lejoux et Linossier, à partir du cas d’étude de la métropole lyonnaise, illustrent comment les acteurs locaux mobilisent les outils classiques de l’aménagement et de l’urbanisme pour faire advenir cette métropole fabricante, notamment au sein des secteurs centraux de la ville. Cottet indique que la transition écologique appelle de nouveaux modes de production des entreprises, ancrés dans les territoires, qui sont revendiqués par les acteurs de l’ESS. L’offre de l’immobilier d’entreprise (morphologie et prix) n’est pourtant pas adaptée pour ces entreprises en secteur urbain dense. À partir d’une étude de cas d’une fonderie à l’échelle d’un îlot, Scutari analyse le rôle des politiques publiques et de la planification urbaine dans la gestion des conflits caractéristiques des activités manufacturières en milieu urbain, et en particulier l’articulation entre planification et pratiques sociales associées à la production d’un espace manufacturier, et plus précisément encore, examine les tensions entre objectifs de transition environnementale et objectifs de préservation des espaces manufacturiers. Partant du point de vue de la ville nourricière, Kasdi et Souami examinent l’intégration des fermes et des jardins productifs dans les projets urbains, et soulignent qu’elle pose la question du rapport de l’aménagement à la fonction productive de l’agriculture. In fine, la géographie économique et le rapport aux espaces occupés sont partout réinterrogés par des projets de ville productive. La lecture transversale du numéro laisse aussi percevoir que, derrière le mot d’ordre national et européen en apparence univoque de relocalisation de la production et de réindustrialisation, la nouvelle géographie économique qui prend corps autour de la ville productive ne procède pas d’une grammaire uniforme mais s’avère au contraire fortement contextualisée ou territorialisée.

Donner forme à la ville productive

L’insertion urbaine des activités productives est un enjeu à part entière. Le constat des difficultés à implanter, et même maintenir, ces activités économiques a déjà été dressé, particulièrement en raison du contexte de concurrence foncière et immobilière qui leur est très défavorable (Arab, 2019[3]Arab N. (2019). « Faire une place à l’économie productive en centre urbain dense métropolitain », dans Crague G. (dir), Faire la ville avec l’industrie, Paris, Presses des Ponts, p. 121-154. ; Cerema, 2019[4]Cerema. (2019). Maintien des activités productives en ville et action foncière. Dossier thématique [En ligne). L’article de Crague le rappelle, cela suppose des innovations architecturales et de formes urbaines, des politiques urbaines volontaristes, des activités d’intermédiation, des montages opérationnels adaptés. Plusieurs articles réunis dans ce numéro prolongent ces constats et enrichissent la connaissance sur les modalités d’action mises en œuvre pour inscrire les activités productives dans l’espace urbanisé.

Lejoux et Linossier y contribuent à partir d’une enquête sur la métropole de Lyon, où les autorités publiques locales développent une politique volontariste en faveur d’une métropole fabricante. L’article catégorise les difficultés auxquelles doivent faire face les entreprises productives, qu’il s’agisse des caractéristiques intrinsèques des locaux d’activité et de l’insuffisance des surfaces disponibles, ou qu’il s’agisse de leur capacité financière à accéder à l’immobilier. Les autrices décrivent la façon dont le plan local d’urbanisme et de l’habitat veille à réserver, y compris de façon prescriptive, « l’usage d’espaces à l’industrie, à l’artisanat et aux activités associées ». Tout en soulignant que l’intervention publique par le zonage et les règles d’affectation se limite davantage à préserver les surfaces déjà productives qu’à les accroître, l’article note que la planification réglementaire contribue toutefois à canaliser les prix immobiliers et à orienter la programmation immobilière en faveur de l’accueil des activités fabricantes.

Plusieurs articles convergent également autour d’une idée importante : l’échelle d’action du projet d’urbanisme ou de l’urbanisme opérationnel s’avère névralgique. C’est tout particulièrement à cette échelle d’action que se conduisent les négociations déterminantes sur les conditions d’existence des activités productives, qu’il s’agisse de leurs conditions économiques (financières), programmatiques, architecturales et de formes urbaines. Pour Lejoux et Linossier, qui étudient des projets urbains partenariaux dans le cas lyonnais, la capacité à faire place à des activités fabricantes se joue dans un urbanisme négocié « entre élus, services techniques métropolitains et municipaux, services consulaires, propriétaires fonciers, entreprises et opérateurs de l’aménagement et de la construction, pour accompagner les projets d’implantation et de développement (…) et faciliter la prise en compte des besoins spécifiques des activités fabricantes dans les programmes immobiliers ». Ce point de vue est partagé par Cottet. L’article examine les montages financiers qui soutiennent l’implantation d’activités de l’ESS. On y voit se combiner des actions visant, projet opérationnel par projet opérationnel, à maîtriser les coûts immobiliers par une priorité à l’aménagement frugal et au réemploi des matériaux ; à accompagner les porteurs de projets ; à co-investir aux côtés des exploitants de l’ESS sur la base d’une négociation sur le coût du loyer futur ; à baisser la part des intérêts sur les prêts immobiliers ; à engager des partenariats avec la puissance publique, notamment pour la captation de subventions publiques telles le fonds friches, ou pour la pratique de montages opérationnels spécifiques comme les baux à longue durée dans lesquels les collectivités acceptent de s’engager pour soutenir l’implantation d’activités productives sur leur territoire. Cette réflexion est prolongée par Arab et Paul, qui montrent à quel point l’échelle opérationnelle est tout autant déterminante pour aborder les conditions d’existence des activités industrielles du point de vue de leur (in)compatibilité avec les caractéristiques et enjeux écologiques des territoires d’implantation. La MAB SPL et l’agence ACLAA reviennent également sur les instruments opérationnels de la fabrique de la ville productive et sur les freins à son déploiement. Ils attirent le regard sur deux autres dimensions. D’une part, ils rappellent que les freins ne sont pas seulement du côté des instruments opérationnels, mais également du côté des élus et des habitant.e.s qui voient, dans les activités productives, un risque pour la qualité du cadre de vie. Les freins sont également du côté des entreprises mêmes de l’économie productive, au motif de leurs contraintes de fonctionnement jugées incompatibles avec les conditions urbaines de leur implantation possible. D’autre part, MAB SPL et ACLAA soulignent la difficulté à mettre en œuvre des pratiques de recyclage immobilier tant les activités productives supposent des exigences techniques de fonctionnement auxquelles le bâti existant ne répond qu’exceptionnellement.

Une autre analyse transversale à plusieurs articles concerne l’acteur public. Celui-ci, en effet, émerge comme un acteur nodal par l’élaboration d’une politique volontariste, la mobilisation d’outils existants et la recherche de nouveaux instruments pour créer les conditions d’existence des activités productives sur son territoire, ou encore au travers de son engagement dans des négociations multi-acteurs et multi-niveaux au fil des projets opérationnels. Le cas de l’établissement public territorial de Grand Orly Seine Bièvre, étudié par Crague, rend compte d’une politique publique locale dédiée volontariste qu’il analyse comme une nouvelle forme d’interventionnisme public pour le développement économique local. Il en précise les traits caractéristiques et fait l’hypothèse d’un « managerialism », en référence à Harvey et à la distinction opérée avec l’ « entrepreneurialism » dont ce dernier avait conceptualisé l’émergence dans les années 1970 et 1980. L’article de Ferchaud et Idt, à partir d’une enquête réalisée dans les agglomérations de Rennes et de Bordeaux, apporte à ce point de vue un contrepoint qui témoigne de l’hétérogénéité des politiques publiques locales. Ils défendent que, dans ces deux agglomérations, il n’existe pas de politique publique ciblant frontalement les activités productives, mais plutôt des politiques structurées sur des secteurs économiques ciblés comme l’artisanat, l’industrie et l’économie circulaire, ce que l’on pourrait toutefois considérer comme un choix de politique publique en matière d’activités productives. Par ailleurs, ces auteurs insistent sur le fait que le caractère productif des activités n’est guère considéré, mais que leur implantation repose sur les instruments réglementaires et fonciers classiques de l’aménagement et de l’urbanisme. En cela, leurs analyses rejoignent et complètent des enseignements partagés par les autres articles de ce numéro s’intéressant à la création des conditions d’implantation des activités productives : les zonages et leurs règlements qui régulent la concurrence foncière entre les programmes immobiliers, et surdéterminent la localisation des activités productives et leur nature, ainsi que les orientations d’aménagement et de programmation (OAP) qui définissent des principes d’aménagement favorables aux activités productives ciblées. Si elles ne sont pas strictement coercitives, elles comptent parmi les éléments de cadrage des négociations qui traversent l’élaboration et la mise en œuvre des projets opérationnels, en particulier au travers des stratégies publiques d’acquisitions et de cessions foncières en faveur des activités productives. Une nouvelle fois, l’échelle opérationnelle ressort comme un maillon clé, et l’acteur public local y reste particulièrement et intentionnellement présent : maîtrise foncière, minoration de la cession des charges foncières, OAP, subventions publiques, programmation mixte pour la péréquation financière, clauses dans les contrats de vente des charges foncières afin que les caractéristiques techniques bâtimentaires soient adaptées à l’accueil d’activités productives, baux emphytéotiques, engagement des fonds propres des opérateurs parapublics (bailleurs, aménageurs…). Toutefois, derrière cette communauté d’instruments d’action publique effectivement mobilisés en faveur des activités productives, la comparaison des différents cas traités dans ce numéro met en évidence que ces instruments, certes communs, sont néanmoins activés de façon variable d’un territoire à l’autre, et même au sein d’un même territoire, selon des processus fortement contextualisés et selon des jeux de négociation inscrits dans des relations de pouvoir nécessairement localisées.

Si ce sont plutôt des intercommunalités qui ont été au cœur des terrains d’enquête de la plupart des articles de ce numéro, trois autres acteurs sont identifiés pour peser également sur les conditions d’existence des activités productives : l’aménageur, le promoteur et la foncière solidaire. L’article proposé par Kasdi et Souami attire l’attention sur la façon dont l’aménageur joue sur les conditions d’existence des activités productives. En s’intéressant à l’implantation d’une agriculture productive dans les centres urbains, ces auteurs confirment à leur tour la nécessaire attention qu’il faut porter à l’activité opérationnelle pour comprendre les modalités de concrétisation d’une ville accueillant des activités productives. Leur étude de plusieurs projets d’aménagement urbain intégrant des fermes urbaines retrouve les mêmes instruments que ceux énoncés ci-dessus. Toutefois, l’article apporte un regard complémentaire en analysant à quel point la fonction productive de l’agriculture urbaine transforme l’aménagement urbain, ses savoirs, ses pratiques et ses montages opérationnels. Par ailleurs, loin des approches de l’économie territoriale qui envisagent les sociétés d’aménagement comme de simples fournisseurs des facteurs de production attendus par les entreprises à attirer, les aménageurs engagés dans l’implantation d’une agriculture productive interviennent en agissant sur les process de production agricoles eux-mêmes, sur le modèle économique des exploitants agricoles implantés, ou encore font évoluer leur propre approche de la transformation foncière jusqu’à s’intéresser à la production d’un sol vivant et non plus seulement à la viabilisation foncière et à la cession de charges foncières. Duarte et Duvillars partent d’une interrogation proche de celle de Lejoux et Linossier, mais à partir d’une enquête sur les stratégies que trois intercommunalités engagées en faveur du foncier productif – Est Ensemble (Seine-Saint-Denis), Boucle Nord de Seine (à cheval sur les Hauts-de-Seine et le Val-d’Oise) en Île de France et Valence Romans Agglo dans la Drôme – peuvent déployer dans cet objectif face à l’injonction de moindre consommation foncière. Cet article examine plus précisément la chaîne d’acteurs concrètement impliqués par ce double objectif : services économiques des territoires ; entreprises utilisatrices ; opérateurs publics (sociétés d’économie mixte, établissements publics fonciers, etc.) et enfin entreprises privées de la promotion, de la commercialisation et de l’investissement. Après avoir analysé leur rôle respectif et la façon dont les rhétoriques sur la réindustrialisation et sur la transition écologique s’énoncent et circulent entre ces acteurs, l’article insiste sur le rôle des promoteurs pour questionner la façon dont ils gèrent la relation entre les référentiels de la ville productive et ceux de la transition écologique, du ZAN en particulier. Ces autrices apportent ainsi une analyse originale en montrant que les promoteurs occupent une position singulière entre, d’un côté, les intercommunalités, à la fois offensives et prescriptives en matière de transition écologique et de déploiement productif et, de l’autre côté, les commercialisateurs et entreprises, en situation défensive et d’opposition. Pour Duarte et Duvillard « il revient aux promoteurs d’assurer la fonction de “traduction” des impératifs écologiques pour la fabrique de l’immobilier productif ». L’étude, par Cottet, de la production de locaux d’activité abordables pour les projets d’activités productives portés par des entreprises de l’ESS exacerbe le poids du paramètre financier dans la capacité d’accès aux locaux en secteur dense et tendu. Cela rend visible un autre acteur, les foncières solidaires, encore peu étudié, et montre comment la valeur du loyer abordable est le résultat de négociations et partenariats entre les foncières solidaires et la puissance publique, engagées ensemble dans la capacité à installer des activités productives de l’ESS en ville.

Ville productive et environnement : une tension irréductible ?

L’appel à articles invitait les auteurs et autrices à questionner la ville productive à l’heure de la transition écologique. De ce point de vue, trois grandes orientations distinguent les articles ici rassemblés. Premièrement, comme l’introduisent utilement Chambelland, D’Andréa et Tozzi, autour du référentiel de la « ville productive » émerge un modèle d’urbanisation supposé « répondre simultanément aux problématiques de transition, d’environnement, d’agriculture et de productivité économique ». Plusieurs auteurs se retrouvent en effet derrière cette approche des activités productives, vues comme des maillons clés de la reconversion écologique des activités, des modes de vie et des espaces urbanisés. Ici, la relation entre transition écologique et ville productive se déduit positivement de la nature des activités en jeu, celles du recyclage des matériaux, du maintien, de la réparation, de l’agroalimentaire… bref, une ville porteuse d’une capacité à stimuler et soutenir le processus de transition écologique. C’est le point de départ admis et partagé par Crague, Lejoux et Linossier, Cottet, Duarte et Duvilard ou encore par Ferchaud et Idt.

Un deuxième point de vue dans la façon d’aborder la relation entre transition écologique et ville productive considère que le contexte de transition, et en particulier les objectifs de zéro artificialisation nette formalisés dans la Loi Climat et résilience de 2021, conduisent à réviser la façon d’envisager les zones d’activités économiques et leur modèle d’aménagement. C’est le cas de l’article de Chambelland et al., ainsi que celui de Gippet. Ils retracent comment la lutte contre l’étalement urbain met en question le modèle de développement des zones d’activités économiques, caractéristiques de l’ère de la croissance urbaine, alors que la transition écologique appelle à refonder leur modèle d’aménagement. Dans cette perspective, l’article de Gippet s’intéresse aux zones d’activités productives dans les secteurs périurbains et souligne l’évolution du regard porté sur ces zones. Elles sont désormais vues comme des opportunités pour créer une nouvelle proximité à la nature dans les territoires périurbains, pour y accueillir et y préserver la biodiversité, pour y dénicher les espaces nécessaires à la compensation dans les séquences ERC (éviter-réduire-compenser) en contrepartie des nuisances environnementales causées par un projet développé par ailleurs. Ou encore pour agir sur la proximité domicile-travail et contribuer, d’un côté, à l’atténuation de l’empreinte carbone des activités anthropiques par une meilleure maîtrise des déplacements et, de l’autre, pour faciliter les capacités de recrutement des entreprises. Mais l’article de Gippet attire aussi l’attention sur un phénomène émergent non anticipé par les acteurs publics porteurs d’une politique favorable aux activités productives : avec l’évolution des zonages en faveur de la mixité fonctionnelle, elle-même supposée être au service de la transition écologique, le risque émerge de voir les activités productives retrouver ici une nouvelle concurrence foncière au profit d’activités de services (restauration, salles de fitness…).

C’est d’ailleurs en faisant de cette concurrence dans l’usage des sols un point de départ des analyses que se dégage le troisième point de vue dans la façon d’aborder la relation entre transition écologique et ville productive. La tension liée à l’implantation et au fonctionnement des activités manufacturières n’est pas nouvelle, qu’il s’agisse de la cohabitation avec les autres fonctions urbaines – résidentielles au premier chef – ou qu’il s’agisse de la relation à l’environnement. Ce numéro, à son tour, met en scène cette tension et examine comment les acteurs s’y confrontent et la prennent en charge, ou pas, comme s’y attellent l’article de Scutari, celui de Chambelland, D’Andréa et Tozzi ou encore celui de Arab et Paul, à partir de cas, respectivement, de recyclage de l’aluminium, d’agriculture urbaine ou d’activités industrialo-portuaires. Derrière ces cas à priori très contrastés, on voit que la relation entre transition écologique et mise en œuvre de la ville productive se caractérise par une conflictualité structurelle qui appelle un niveau élevé de transactions sociales complexes et encore sous-outillées.

L’article de Chambelland, D’Andréa et Tozzi s’intéresse à des projets d’aménagement de sites de production agricole, ici dans la métropole bordelaise. Après avoir retracé comment les zones d’activités économiques ont progressivement été critiquées comme facteurs de pression sur les ressources naturelles et agricoles, d’érosion de la biodiversité ou encore bousculées par les objectifs de ZAN, l’article souligne la transformation qui, de façon corollaire, touche les doctrines aménageuses des espaces économiques et les pratiques de planification pour intégrer les défis écologiques et climatiques. Retraçant l’histoire d’un projet d’agriculture urbaine, ces auteurs mettent en évidence à quel point les enjeux de souveraineté alimentaire et de respect de la biodiversité, régulièrement associés pour contribuer ensemble à la transition écologique, en apparence complémentaires et compatibles, peuvent au contraire entretenir une relation conflictuelle dès lors qu’il s’agit d’opérationnaliser les projets d’agriculture urbaine. C’est le cas du Canon dans la métropole bordelaise. Sa trajectoire illustre à la fois le changement de doctrine au profit des activités productives agricoles sur un espace de ZAE, mais aussi la remise en cause d’un projet, qualifié d’agroenvironnemental par les acteurs locaux, au motif de la préservation d’une zone humide accueillant des espèces protégées. Pour ces auteurs, agriculture et nature sont ici « porteuses de référentiels d’aménagement antagonistes dans la transition écologique ». L’article de Scutari développe une approche différente mais complémentaire, en se demandant comment « les politiques publiques prennent en compte les conflits inhérents à l’industrie manufacturière dans la planification urbaine ». La tension environnement/activité productive est donc abordée ici non plus dans le cas d’un projet d’aménagement mais à l’échelle de l’activité planificatrice. En étudiant un cas de nature bien différente, celui d’une fonderie pour le recyclage de l’aluminium, classée ICPE, dans le centre urbain dense du territoire lillois, Scutari examine les tensions entre objectifs de transition environnementale et préservation des espaces manufacturiers à l’échelle de l’ilot sur lequel est implantée cette fonderie (outre les conflits entre activités manufacturières et développement résidentiel). Cette exploration met en évidence les différents conflits qui émergent autour de cette relation : entre les acteurs qui conçoivent cet espace comme un support écologique et ceux qui le considèrent comme une infrastructure à vocation industrielle ; entre approches décriant les nuisances du site industriel sur la qualité du cadre de vie et approche économique du site ; ou encore conflits autour de la représentation des nuisances environnementales elles-mêmes. L’analyse de ces conflits conduit Scutari à mettre en évidence des visions contradictoires selon les institutions parties prenantes, l’incomplétude des normes, celle des indicateurs et plus largement celle des connaissances et des règlements utiles aux échanges et aux arbitrages, donc à la gestion des conflits. Comme Scutari, Arab et Paul se penchent sur la planification urbaine, mais pour y questionner frontalement la façon dont la planification réglementaire prend en charge la gestion de la relation entre environnement et industrie, relation dont la conflictualité est établie de longue date. Dans cet objectif, ils analysent le PLU élaboré sur la zone industrialo-portuaire de Fos-sur-Mer où se concentrent enjeux industriels et écologiques. D’une part, les auteurs montrent que l’intégration de la biodiversité comme objet de planification est effective et s’opère selon une trajectoire multiniveaux et multi-instruments (SCOT, SRCE, PLU…). D’autre part, ils révèlent les effets de cette intégration sur l’évolution des zonages, ceux qui restent ouverts à la production d’un foncier industriel et ceux qui ne le sont plus pour motifs écologiques. Cette analyse les amène aussi à défendre que si l’on peut observer une intégration de la biodiversité comme objet de planification, en revanche cette intégration ne revient pas, mécaniquement, à faire de la préservation de la biodiversité un cadre pour réguler la production du foncier industriel. Ce faisant, ils concluent que les dispositions du PLU ont pour conséquence de reporter cette régulation à l’échelle opérationnelle et dans une négociation entre industriels, État et collectivités locales.

Le numéro 16-17 de la RIURBA tend ainsi à montrer qu’une diversité de fonctions productives est susceptible de contribuer à la construction d’une ville productive, résiliente et durable. En articulant production industrielle, économie circulaire, agriculture urbaine, artisanat ou encore services à haute valeur ajoutée, les articles soulignent que la transition écologique ne peut se faire sans repenser en profondeur les formes, les lieux et les finalités de la production en milieu urbain. Chaque fonction, au-delà de sa dimension économique, devient un levier pour répondre à des enjeux majeurs : requalification des espaces, réduction des déchets, relocalisation des circuits, ou encore inclusion sociale. La programmation et la conception de la ville productive aujourd’hui pour demain apparaissent ainsi non comme un retour au passé industriel, mais comme un projet urbain renouvelé, intégrant des logiques de durabilité, d’innovation et de coopération territoriale. Si un tel projet semble pouvoir s’adosser, au moins pour partie, aux instruments déjà connus de l’urbanisme opérationnel, il suppose néanmoins une révision des cadres cognitifs de l’action publique (indicateurs, normes, valeurs, connaissances…), autant en matière de planification stratégique et réglementaire qu’en matière de gouvernance économique ou qu’en matière d’aménagement opérationnel, celui-ci devant doubler la réflexion foncière d’une réflexion sur les sols et le vivant. Même si les trajectoires qui se dessinent apparaissent territorialisées et plus ou moins volontaristes, tout invite à considérer que le défi écologique appelle à une reconfiguration des logiques de planification, de l’opérationnalisation et des dynamiques spatiales de la ville productive, dynamiques et instruments dont il s’agit de déployer davantage l’exploration et la formalisation.

Remerciements

Nous remercions les 27 évaluatrices et évaluateurs qui nous ont accompagnées dans le processus éditorial du présent numéro 16-17 : Julien Aldhuy, Claire Aragau, Francis Aubert, Étienne Bou Abdo, Jean-Noël Consalès, Laurent Coudroy de Lille, Christophe Demazière, Xavier Desjardin, Patrick Dieudonné, Benoît Dugua, Jérôme Dubois, Maylis Desrousseaux,  Anna Geppert, Pedro Gomes, Marjolaine Gros-Balthazard, Jean-Marie Halleux, Corinne Larrue, Christine Liefooghe, Lilian Loubet, Muriel Maillefert, Kristel Mazy, Yoan Miot, Didier Paris, Hélène Reignier, Michel Rochefort, Victoria Sachsé, Magali Talandier.

Bibliographie

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[1] Arab N, Crague G, Miot Y. (2023). Vers un nouvel agir métropolitain, Paris, Presses des Ponts.

[2] Liefooghe C. (2023). Lille, Bruxelles, villes productives. Expériences croisées. Qu’entendent les acteurs institutionnels par « activités productives » ? Atelier 1, PUCA, 52 p.

[3] Arab N. (2019). « Faire une place à l’économie productive en centre urbain dense métropolitain », dans Crague G. (dir), Faire la ville avec l’industrie, Paris, Presses des Ponts, p. 121-154.

[4] Cerema. (2019). Maintien des activités productives en ville et action foncière. Dossier thématique [En ligne].